« Dieu merci, Nicolaï Vladimirovitch n’avait pas amené de tronçonneuse ! »

15 Août

Les candidats à la mairie de Moscou ont participé à leur deuxième débat

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Photo :  Iouri Martianov / Kommersant

Le débat organisé par la chaîne de télévision Moskva 24 a dès le début été interrompu par Alexeï Navalny (Parti républicain de Russie/Parti de la liberté du peuple, ou RPR-PARNAS) qui, en réponse à une question sur les parkings payants, a commencé à parler de ses partisans dont l’appartement avait été perquisitionné la veille par les forces de l’ordre en présence du leader du parti « Russie juste », Nicolaï Levitchev. M. Levitchev a quant à lui affirmé que la lutte contre la « littérature interdite » justifiait les moyens déployés.

Moskva 24 s’attendait à ce que le débat s’oriente vers les perquisitions menées dans le but de révéler les procédés illégaux de propagande mis en place par Alexeï Navalny. L’animateur du débat avait pourtant posé une question sur les parkings payants. Alexeï Navalny a toutefois préféré parler des événements de la veille, lorsque la police et des officiers du ministère des situations d’urgence ont défoncé la porte de l’appartement de certains de ses partisans. Grâce à une information fournie par le leader du parti « Russie juste », Nicolaï Levitchev, la police a pu saisir le matériel de propagande trouvé dans l’appartement. M. Navalny a affirmé que les forces de l’ordre avaient « intimidé et arrêté ses partisans ». Selon lui, cette affaire fait suite à l’enquête qu’il a lancée sur l’appartement de la fille de Sergueï Sobianine, dont la valeur dépasse le salaire que le maire par intérim aurait gagné en dix ans.

Aujourd’hui, conformément à l’article 19.3 du Code russe des infractions administratives (désobéissance aux membres des forces de l’ordre) le tribunal de l’arrondissement moscovite de Basmanny a condamné les quatre militants qui se trouvaient dans l’appartement à des peines allant d’une amende de 1000 roubles à 10 jours de prison. Les militants emprisonnés ont affirmé que les policiers n’avaient pas de mandat de perquisition, qu’ils avaient tenté d’ouvrir la porte, qu’ils avaient même lancé les clés aux agents des forces de l’ordre, mais que la porte était bloquée. « Dieu merci, Nicolaï Vladimirovitch n’avait pas amené de tronçonneuse », a plaisanté Mikhaïl Degtiarev en parlant du leader de « Russie juste ».

Alexeï Navalny a demandé à Nicolaï Levitchev, qui a « presque scié la porte personnellement », s’il pouvait lutter contre la corruption, tout en rédigeant des déclarations à l’intention de ses partisans. M. Navalny a souligné que « Russie juste » avait reçu 200 000 roubles. Le parti pourrait employer son temps plus efficacement, mais il ne fait rien pour la ville de Moscou, a-t-il ajouté. Nicolaï Levitchev n’a pas jugé utile de se justifier. Selon lui, « Russie juste » critique le pouvoir, mais cette lutte ne requiert pas l’utilisation de méthodes illégales.

Le leader du parti « Iabloko », Sergueï Mitrokhine, a demandé à Mikhaïl Degtiarev pourquoi il ne retirerait pas sa candidature, dans la mesure où il est originaire de Samara, contrairement à lui qui a toujours vécu à Moscou. Le candidat du Parti libéral-démocrate de Russie a expliqué dans sa réponse que 80 % des habitations de la capitale étaient achetées par des travailleurs issus d’autres régions russes.

« On me coupe toujours la parole », a déploré le candidat du Parti communiste de la Fédération de Russie, Ivan Melnikov. Il a demandé à M. Mitrokhine pourquoi, selon lui, des places étaient détruites et pourquoi les dirigeants ne dialoguaient pas avec la population. « Parce qu’ils sont venus de loin à Moscou, parce qu’ils n’aiment pas et ne respectent pas les Moscovites », a répondu sans surprise M. Mitrokhine.

Si les élections municipales moscovites se déroulaient ce week-end, la victoire irait à Sergueï Sobianine qui, selon les sondages, obtiendrait 67 % des voix. Ces chiffres ont été révélés par VTsIOM le 14 août. Alexeï Navalny arriverait à la deuxième place.

Taïsia Bekboulatova, Sergueï Goriachko – Article traduit partiellement du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’article original en russe : http://kommersant.ru/doc/2255603

Lien vers le débat télévisé : http://www.youtube.com/watch?v=n6WGK2sIhBM

Une Réponse to “« Dieu merci, Nicolaï Vladimirovitch n’avait pas amené de tronçonneuse ! »”

  1. Elie-Hannah 2 septembre 2013 à 20:45 #

    Pourtant tout le monde sait que Navalny est un pion de Georges SOROS le faiseur de « révolutions de couleur » NED (ingérences diverses mouvements OTPOR !) Poutine ne peux l’ignorer et faire semblant de croire à une réelle opposition démocratique en Russie. Navalny et Nemtsov et les Pussy Riots sont aussi financés par nos pays qui y voient là une occasion de tenter de changer de régime de l’intérieur, à l’instar des pays de l’ex-URSS (Géorgie, Azerbaidjan etc…!)

    Navalny a fait un cours séjour a Yale avec la NED et CANVAS afin de se préparer pour une « révolution de velours » en Russie comme la tentative lors des dernières élections en vue du faire capoter le système poutinien. La situation en Syrie est en jeu dans ce débat et ce combat de chefs.

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