Vladimir Poutine a déclaré qu’il avait nommé Boris Titov, un ancien associé de son richissime allié Mikhail Prokhorov, à ce poste. M. Titov, un membre du Front de tout le peuple russe de M. Poutine, dirige également le groupe de pression Delovaya Rossiya et plusieurs entreprises, dont le fabricant de vin mousseux Abrau-Durso.
Lors de son discours d’hier (21 juin), M. Poutine a affirmé que le médiateur représenterait les investisseurs russes et étrangers dans les affaires juridiques et les défendrait au tribunal contre les fonctionnaires qui agiraient contre leur intérêt. Il a expliqué que le décret nécessaire à la création de ce poste serait bientôt signé et que M. Titov prendrait ses fonctions dans les semaines à venir.
M. Poutine a confirmé la mise en place d’un programme de privatisation très attendu et il a précisé que les investisseurs étrangers pourraient y prendre part.
La Russie a souvent fait l’objet de critiques de la part de ses partenaires occidentaux s’agissant de la manière dont sont traités les investisseurs étrangers, surtout les petites et moyennes entreprises.
La nomination d’un médiateur laisse entendre que M. Poutine préfère continuer de se reposer sur un système de protection politique plutôt que d’établir des règles claires et transparentes et un système judiciaire juste. Selon le Moscow Times, cette annonce a été accueillie avec prudence par les participants au forum.
Le médiateur entretiendra une relation particulière avec le bureau du procureur général, a ajouté M. Poutine.
Lors de son discours, il a affirmé que la corruption était une grande menace pour la Russie et il a admis que la dépendance de son pays face aux prix du pétrole était son talon d’Achille. Il a par contre fustigé les démocraties européennes pour leur incapacité à prendre des décisions politiques efficaces et il a assuré que la Russie montrait l’exemple au reste du monde s’agissant de lutter contre les difficultés économiques de manière responsable.
Il a lancé un avertissement à l’opposition russe de plus en plus active en affirmant que ce n’était pas parce que certaines personnes se considéraient comme des acteurs de la scène politique qu’ils étaient au-dessus des lois.
Depuis la campagne électorale présidentielle de cette année, l’opposition a organisé denombreuses manifestations anti-Poutine. Ces dernières semaines, des enquêteurs ont perquisitionné le domicile d’éminents leaders de l’opposition et de leur famille. Ils ont ensuite été interrogés par les autorités.
M. Poutine a promis d’être le dirigeant d’un Kremlin en pleine réforme et a coché de nombreux points sur la liste des améliorations qu’il s’était engagé à mettre en oeuvre, notamment en ce qui concerne l’application des lois, le système judiciaire, l’éducation, la santé et l’hébergement.
Article traduit de l’anglais par Amandine Gillet
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