
Jeudi, un amendement au code de la Fédération de Russie des contraventions administratives a été introduit concernant les amendes pour la propagande homosexuelle auprès des mineurs. Les auteurs de cet amendement proposent d’imposer des amendes administratives de 4000 à 5000 roubles aux citoyens, de 40 000 à 50 000 roubles aux fonctionnaires et de 400 000 à 500 000 roubles aux personnes morales qui seraient pris en défaut. Dans le même temps, un texte similaire est sur le point d’être examiné par le parlement de Samara, mais tous les députés ne semblent pas prêts à l’approuver.
« La promotion de l’homosexualité a pris des proportions gigantesques en Russie. Cette propagande envahit les médias et passe également via des actions menées par des gens qui souhaitent faire croire que l’homosexualité relève d’un comportement normal », peut-on lire dans une note explicative. « Cette propagande est d’autant plus dangereuse pour les enfants et les jeunes qui ne disposent pas encore d’un sens critique face à cette avalanche d’informations qui déferle sur notre société quotidiennement », estiment les auteurs du projet de loi. Selon eux, « il est nécessaire d’avant tout de protéger la nouvelle génération contre cette propagande homosexuelle et c’est l’objectif de ce projet de loi ». Les auteurs ont expliqué que ces amendes administratives ne viseraient pas l’orientation sexuelle des individus, mais bien la propagande homosexuelle auprès des enfants.
Pour rappel, le gouverneur de Saint Pétersbourg, Georgi Poltavchenko, a approuvé une loi similaire le 7 mars dernier, prévoyant des amendes pour ceux qui se livreraient à de la propagande homosexuelle ou pédophile auprès des mineurs. Conformément à ce texte de loi, les actions publiques de propagande homosexuelle, lesbienne, bisexuelle ou transexuelle à l’intention de mineurs entraîneront l’imposition d’une amende de 5000 roubles pour les citoyens, de 50 000 roubles pour les fonctionnaires et de 250 000 à 500 000 roubles pour les personnes morales.
Un texte de loi similaire a par la suite été présenté à la douma de l’Oblast de Samara. C’est le député Dmitri Sivirkin qui l’a introduit en proposant de sanctionner la propagande homosexuelle et pédophile dans la région. M. Sivirkin définit ce type de propagande comme suit : « toute activité dont le but est la diffusion incontrôlable d’informations pouvant se révéler néfastes pour la santé ou le développement moral et spirituel des mineurs ou leur faire intégrer une représentation déformée de ce qui doit être considéré comme des relations conjugales traditionnelles ou non traditionnelles ». M. Sivirkin affirme que selon lui chacun a le droit de choisir son orientation sexuelle et que ce projet de loi ne contient pas de mesures interdisant ou réprimant l’homosexualité. Il ne contiendrait nulle forme de discrimination. « Malheureusement, nos chaînes télévisées communiquent sur ce thème comme s’il s’agissait de quelque chose de normal, de drôle. Par conséquent, les enfants peuvent avoir l’impression que c’est normal », a expliqué M. Sivirkin. Il a déclaré que ces amendes pourraient être appliquées aux chaînes nationales qui diffuseraient leurs programmes dans l’Oblast de Samara. « Si une chaîne télévisée diffuse ce genre de plaisanteries sur l’homosexualité sur le territoire de notre région où c’est interdit, je serai le premier à exiger qu’elles payent des amendes », a-t-il déclaré.
Les collègues de M. Sivirkin restent divisés sur la question. Le député du Parti communiste de la Fédération de Russie Goumar Valitov a déclaré que bon nombre de dispositions de ce projet de loi nécessitaient des précisions : « Qu’est-ce qu’on entend par moyens populaires, par exemple ? Il faudrait clarifier les choses pour que les gens puissent comprendre et appliquer le texte. » Le député de Russie unie Andreï Perchin a quant à lui affirmé qu’il ne voterait pas sur une loi s’inspirant d’une autre région. Selon lui, pour que cette loi puisse s’appliquer dans l’Oblast de Samara, il faudrait minutieusement étudier et analyser les statistiques concernant les infractions liées à la propagande homosexuelle et pédophile dans la région.
Les lois contre l’homosexualité sont également très répandues dans les pays en dehors du monde musulman. En Pologne, les couples du même sexe ne peuvent pas se marier ou s’unir légalement, ce qui les empêche de jouir des droits liés au statut de la famille. En Grèce, les représentants des minorités sexuelles n’ont pas le droit d’exercer dans l’armée. A la Barbade, les homosexuels peuvent être condamnés à la réclusion à perpétuité. Par contre, en Jamaïque, seuls les gays sont condamnés à 10 ans de prison, les lesbiennes pouvant entretenir des relations sexuelles sans être inquiétées.
Ivan Pirogov, Maria Goutorova, Anton Korneev, en direct de Samara, traduit du russe par Amandine Gillet
Lien vers l’article original en russe : http://www.kommersant.ru/doc/1903778
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Étiquettes : homosexualité, presse, russie