Archive | février, 2013

Le Parti pirate redouble d’efforts pour se faire reconnaître en Russie

3 Fév

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Le président du Parti pirate, Pavel Rassoudouv

Photo : Maxime Poliakov/Kommersant

Le Parti pirate de Russie, dont l’enregistrement à de nouveau été refusé par le ministère de la justice mi-janvier en raison de son nom, a élaboré un nouveau plan pour obtenir un statut officiel. Cette fois-ci, les « pirates » ont créé deux comités d’organisation de parti, l’un prenant le nom de « Tentons de changer la réalité ».

Le président du parti, Pavel Rassoudov, a déclaré à Kommersant que le deuxième comité avait été créé pour parer à toute éventualité, dans la mesure où le parti s’attend à ce que sous la dénomination « Parti pirate de Russie », le ministère de la justice se borne à refuser son enregistrement. « Peu importe l’insistance du ministère de la justice, nous ne modifierons pas notre nom, c’est une question de principe. En réponse à l’argument selon lequel des partis pirates existent dans d’autres pays et sont entrés au parlement, ils nous ont répondu : dans ces pays, le mariage homosexuel est également une pratique courante. Aujourd’hui nous enregistrons des pirates, et demain, nous commencerons à enregistrer des mariages gays », a-t-il expliqué.

Comment ce parti s’est-il fait connaître ?

Le parti a présenté le projet « Rosskomsvoboda » (ou RuBlackList dans la version anglaise), un site qui donnera accès à toutes les ressources qui, selon les « pirates », ont été placées à tort sur la liste noire des sites web interdits.

Les membres du parti envisagent à présent d’entamer des poursuites judiciaires pour contrer les refus d’enregistrement de leur parti. Pour rappel, la raison pour laquelle le ministère a refusé l’enregistrement du parti mi-janvier est que la piraterie est une activité criminelle et ne peut donc être l’objet revendiqué d’un parti. Pavel Rassoudov a affirmé à Kommersant que le ministère de la justice pensait que l’objet du parti était « la piraterie en mer et la contrefaçon », alors que le parti a bel et bien expliqué que ce n’était pas le cas. Il a souligné que la décision du ministère était « illégale sur le plan juridique et donc motivée par des raisons politiques ». L’année dernière, le ministère de la justice avait déjà refusé la demande des « pirates », prétextant l’irrecevabilité de l’utilisation de ce nom.

« Au ministère, on nous a confirmé que les services du président avaient recommandé à demi-mot de ne pas nous enregistrer sous ce nom. C’est là que le bât blesse et nous ne baissons donc pas les bras. Tôt ou tard, la situation devra changer », a déclaré M. Rassoudov.

L’objectif du parti de Pavel Rassoudov est de participer aux prochaines élections de la Douma d’État : « rassembler minimum 3 % des voix pour pouvoir bénéficier de financements publics ».

M. Rassoudov a également expliqué que lundi, les membres du parti avaient lancé une attaque DDoS contre le site du ministère de la justice, qui a déjà pris fin : « Plusieurs motifs de refus nous ont été communiqués. La loi prévoit la motivation de tous les points de l’article de loi, alors que dans notre cas, seule une motivation globale a été effectuée. Nous avons envoyé une lettre sous forme électronique, afin que l’on nous explique les points qui, même du point de vue de la logique de la langue russe, n’ont pas de sens quant au refus qui nous est renvoyé. « Selon nous, le ministère de la justice est une boîte noire, elle réagit comme le chien de Pavlov, vous le stimulez et vous attendez de voir sa réaction. La bureaucratie a raison de la démocratie », a-t-il ajouté.

Taisia Bekboulatova – Article traduit du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’article original : http://www.kommersant.ru/doc/2117652