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Des livres écrits sous la supervision de Lioudmila Oulitskaïa accusés de relever de la propagande homosexuelle

10 Fév

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(source photo : Nouvelobs.com)

Le parquet de l’oblast d’Oulianovsk a ouvert une instruction concernant la série de livres publiés dans le cadre du projet « Detskiy » (« Enfant »), dont la rédaction a été supervisée par Lioudmila Oulitskaïa. Selon le parquet, ces livres relèveraient de la propagande homosexuelle. Parmi les livres ciblés par cette enquête se retrouvent également l’œuvre de la publiciste Irina Yasina « Человек с человеческими возможностями » (« Des êtres humains avec des possibilités humaines ») et celle de l’auteur pour enfants Andreï Ousatchev, « Всеобщая декларация прав человека » (« Déclaration universelle des droits de l’Homme »).

Le parquet de l’oblast d’Oulianovsk a ouvert une instruction sur les livres écrits dans le cadre du projet « Detskiy » supervisé par Lioudmila Oulitskaïa (la lauréate du prix Booker russe). Selon l’organisme de surveillance, ces oeuvres pourraient comporter des « éléments de propagande clairs en faveur de l’amour entre personnes du même sexe et de la pédophilie ». L’assistant du procureur de l’oblast d’Oulianovsk, Vassili Zima, a affirmé au Kommersant jeudi qu’une enquête était en cours.

Cette dernière porte sur la série de livres « Другой, другие, о других » publié chez EKSMO dès 2012 pour les enfants âgés de dix à doux ans dans le cadre du projet « Detskiy », avec le soutien de l’Institut pour la tolérance. Ces « livres portent sur différents aspects de la vie : la famille, les religions, la cuisine, l’habillement, les coutumes des différents peuples », peut-on lire sur le site de l’institut. En janvier dernier, treize livres de cette série ont été repris par le centre pour la tolérance, récemment créé au sein de la bibliothèque scientifique du palais du livre de l’oblast d’Oulianovsk.

Des réclamations ont été introduites auprès de la direction de la bibliothèque concernant huit de ces livres, dont le livre de la publiciste Irina Yasina et celui du célèbre auteur pour enfants Andreï Ousatchev. « Le livre de Vera Timentchik, « La famille dans notre pays et chez les autres », fait l’objet d’une enquête. Je ne ferais moi-même pas lire ce livre à mes enfants », a déclaré la directrice de la bibliothèque, Svetlana Nagatkina. Selon elle, la direction de la bibliothèque a fait part de ses inquiétudes à la ministre de la culture de l’oblast d’Oulianovsk, Tatiana Ivchina. La direction de l’organisme de surveillance a à son tour demandé que les livres en question soient envoyés au ministère régional de l’enseignement, afin de déterminer s’ils relèvent ou non de la propagande homosexuelle. Nul ne sait si les spécialistes du ministère ont déjà pu rendre leur avis. Tatiana Ivchina n’était pas disposée à commenter l’état de la situation au moment de la rédaction du présent article.

La campagne contre le projet de Lioudmila Oulitskaïa est menée par le mouvement « Résistance parentale partout en Russie » (« Всероссийское родительское сопротивление »), dirigé par l’épouse du politologue Sergueï Kourguinian, Maria Mamikonian. Elle a notamment envoyé une lettre le 25 janvier dernier à l’adjoint du gouverneur de l’oblast d’Oulianovsk, Mihaïl Sytchev (chargé de la politique intérieure), concernant l’ouverture du centre pour la tolérance et la diffusion des livres écrits dans le cadre du projet « Detskiy ».

Oleg Samartsev, professeur de la faculté de journalisme de l’université d’État d’Oulianovsk, choisi par le parquet pour faire partie du groupe d’experts engagés pour tirer cette affaire au clair, a déclaré au Kommersant qu’il n’était pas partisan de la propagande et de la vulgarisation des relations sociales non traditionnelles en dehors des impératifs moraux. « Dans ces livres, la frontière entre le bien et le mal est déplacée », a affirmé l’expert.

Le directeur du fonds interrégional pour la défense des droits, Igor Kornikov, qui oeuvre également en faveur de la défense des droits de l’enfant, ne constate quant à lui aucune propagande homosexuelle dans les livres visés. « Je ne comprends pas du tout comment les livres de Yasina et Ousatchev ont pu se retrouver dans cette liste. Je pense qu’il s’agit d’une phobie, cultivée au niveau fédéral, qui fait les affaires des stratèges politiques », a souligné le défenseur des droits de l’Homme.

Sergueï Titov, Oulianovsk — Article traduit du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’article original : http://www.kommersant.ru/doc/2402899

Les touristes pourront bientôt profiter d’un Moscow Pass pour visiter la capitale russe

4 Déc

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Photo : Rossiskaya Gazeta

La première carte avantages destinée aux touristes russes et étrangers, le Moscow Pass, sera disponible dès la fin de cette année. C’est ce qu’a annoncé aujourd’hui lors d’une conférence de presse le vice-président du comité du tourisme et de l’industrie hôtelière de la ville de Moscou, Georgi Mohov.

Selon M. Mohov, cette carte permettra de réaliser des excursions gratuites à pied et en bus à travers la ville, de se balader en tram le long de la Moskva et de visiter sept musées : le musée historique d’État, la cathédrale Saint-Basile-le-Bienheureux, le musée de la Guerre patriotique de 1812, les Proviantskie Sklady, le musée de l’histoire de Moscou, le musée de l’histoire des châtiments corporel et le musée des icônes russes. La galerie Tretiakov et le musée d’État des Beaux-Arts Pouchkine ne feront pas partie des offres du Moscow Pass. Toutefois, selon M. Mohova, ce problème pourrait être facilement résolu si les touristes venaient à témoigner un intérêt particulier à ces visites culturelles.

« Il est possible d’inclure toutes les activités que nous souhaiterions promouvoir pour attirer de nouveaux visiteurs », a souligné M. Mohov. « Mais nous ne sommes qu’au début du projet. Lorsque la carte sera disponible, nous commencerons à ajouter des activités. » À titre d’exemple, pour l’instant, la carte ne comprend pas le métro moscovite et les transports en commun, mais ces lacunes devraient être palliées l’année prochaine. Des pourparlers sont en cours.

Il sera possible d’acheter cette carte dans les gares et les magasins de souvenirs dès ce mois-ci. À partir de l’année prochaine, elle sera proposée aux touristes qui se rendent dans la capitale par le biais d’agences de voyages. Elle coûtera 2400 roubles (59 euros) et son prix ne devrait pas augmenter, même si à l’avenir il était possible de l’utiliser pour visiter non pas sept, mais 50 musées tout en bénéficiant d’un accès aux transports en commun.

Grâce à cette carte, les touristes pourront bénéficier de ristournes dans certains restaurants et dans tous les magasins de souvenirs de la ville de Moscou. Elle pourrait même être dotée d’une carte Sim.

Svetlana Chilova – Article traduit du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’article original : http://www.rg.ru/2012/12/04/karta-site.html

Sortie d’un livre sur les Pussy Riot en Russie

22 Nov

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Photo : ozon.ru

La maison d’édition Eksmo a publié un livre intitulé « Pussy Riot. Что это было? » (Pussy Riot. Qui sont-elles ?) dont l’auteur serait Nadezhda Tolokonnikova. Selon le mari de Mme Tolokonnikova, Piotr Verzilov, les membres du groupe n’ont pas donné leur autorisation pour la publication de ce livre.

Ce livre est apparu pour la première fois sur le site Internet du magazine Ozon. Comme précisé en début d’ouvrage, il s’agit d’un livre sur « l’histoire moderne du militantisme national vu par une membre active du groupe « Voïna » et la dirigeante spirituelle des Pussy Riot ». Le livre coûte 161 roubles (4 euros). Il est précisé qu’il est livré dans les dix jours suivants la commande. Il a été tiré en 4 000 exemplaires.

Le mari de Nadezhda Tolokonnikova, Piotr Verzilov, lorsqu’il a appris la publication de ce livre, a écrit sur son compte Twitter que « la maison d’édition n’en avait pas informé son épouse ». La maison d’édition n’a demandé l’autorisation de publier le livre que la veille de sa sortie.

Il convient toutefois de noter que cet ouvrage se fonde sur des faits et du matériel libres d’accès : interviews, articles de journaux et billets publiés sur le blog des Pussy Riot.

Ce n’est pas la première fois qu’Eksmo publie des livres qui consistent en une compilation d’informations tirées de sources libres. Les mémoires d’Audrey Hepburn, d’Elizabeth Taylor et de Marilyn Monroe en sont des exemples.

La sortie du livre sur les Pussy Riot pourrait être interprétée comme une preuve que ce groupe punk fait aujourd’hui partie de l’histoire culturelle de la Russie. Ce livre ne fait que s’inscrire dans la lignée des nombreux scandales en lien avec les activités des Pussy Riot. Dans la mesure où Maria Alehina et Nadezhda Tolokonnikova sont en prison, leur influence sur le cours des événements à venir demeure très limitée.

Daria Trosnikova, Alexandre Tchernih — Article traduit du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’article original : http://kommersant.ru/doc/2072388

La grossièreté, ça coûte cher dans les médias russes

5 Nov

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Photo : Pravda.ru

En octobre dernier, les députés ont proposé d’augmenter à 200 000 roubles les amendes imposées aux médias qui se montreraient grossiers et de protéger contre ce type de propos indécents non seulement les enfants, mais également les adultes.  Le projet de loi en question a déjà été examiné par la Douma d’État de la Fédération de Russie.

Des députés de Russie unie y ont apporté des changements. Comme l’a rappelé le vice-président de la Douma, Sergueï Zhelezniak, actuellement, les amendes ne concernent que les voyous qui jurent dans les lieux publics. En outre, il y a peu, une nouvelle loi « Sur la protection des enfants contre les informations pouvant porter atteinte à leur santé ou à leur développement » est entrée en vigueur, mais elle ne visait que les injures prononcées dans les médias dont le public est composé d’enfants et d’adolescents.

La Douma reçoit par ailleurs de nombreuses plaintes de citoyens concernant les grossièretés dans les médias télévisuels. C’est ce qu’a révélé le Service fédéral de surveillance dans le domaine des technologies de l’information et de la communication de masse (Roskomnadzor), avant de proposer d’imposer des amendes aux médias.

Vedomosti a rapporté que des députés avaient proposé que la loi sur les propos indécents soit élargie à toutes les émissions et publications. Conformément à ce projet de loi, l’amende maximale qui pourrait être imposée à une personne morale serait de 200 000 roubles. Pour les simples citoyens, cette amende pourrait osciller entre 2000 et 3000 roubles.

Les Izvestia ont rappelé que des plaintes avaient été déposées contre les programmes « Dom-2 » (Maison-2), « Kannikouli v Meksike » (Vacances au Mexique), « 100500 » et « Comedy Club » diffusés sur les chaînes TNT, Muz-TV et MTV. Le Service fédéral de surveillance des médias a en outre dénoncé l’utilisation de vocabulaire indécent dans la presse écrite et en ligne, comme sur le site Internet de la radio « Écho de Moscou », dans les publications électroniques « Ridous », « Grani.ru », « Svabodnaya pressa » (Presse libre) et dans le journal « Andy Warhol’s Interview ». Le Service fédéral de surveillance a envoyé une lettre à tous ces médias pour leur faire part du caractère inadmissible de leur vocabulaire.

Lien vers l’article original en russe : http://www.pravda.ru/news/society/24-10-2012/1132228-mat-0/

Article traduit du russe par Amandine Gillet

Les Pussy Riot nominées pour le Prix Sakharov du Parlement européen

14 Sep

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Les Pussy Riot ont été nominées par l’eurodéputé allemand Werner Schulz (Verts/ALE) soutenu par 45 autres membres du Parlement. Les candidats au prix Sakharov peuvent être nominés soit par un groupe politique, soit par un minimum de 40 eurodéputés.

Trois membres de ce groupe punk, Nadezhda Tolokonnikova (22 ans), Maria Aliokhina (24 ans) et Ekaterina Samoutsevitch (30 ans) ont été condamnées le 17 août dernierpour vandalisme motivé par la haine religieuse après avoir chanté une chanson punk dans la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou. Lors de leur performance, les punkettes ont appelé la Vierge Marie à mettre Vladimir Poutine, le président russe, à la porte du pays. Le verdict a suscité l’indignation et a été condamné par l’Union européenne et les Etats-Unis.

Les Pussy Riot ont été soutenues par des dizaines de musiciens célèbres, dont Paul McCartney, Madonna, les Red Hot Chili Peppers, Björk, Bryan Adams, Sting et Yoko Ono, entre autres.

Autres nominés

Ales Bialiatski, un militant biélorusse de l’opposition actuellement en prison, Joseph Francis, un militant qui assiste les victimes de la loi pakistanaise sur le blasphème, trois représentants de l’opposition emprisonnés au Rwanda et deux intellectuels iraniens ont eux aussi été nominés par les eurodéputés pour le prix Sakharov que décerne chaque année le Parlement pour honorer des individus qui lutte contre l’intolérance, le fanatisme et l’oppression.

Les groupes politiques et les eurodéputés qui ont choisi les candidats devront en faire la présentation le 25 septembre prochain à Bruxelles. La cérémonie de remise du prix se tiendra à Strasbourg aux alentours du 10 décembre, le jour où la Déclaration universelle des droits de l’Homme des Nations unies a été signée en 1948.

Parmi les nominés, le favori semble être Ales Bialiatski, un défenseur de la liberté et des droits de l’Homme mis derrière les barreaux par le régime biélorusse. Il a été choisi par l’eurodéputé polonais Jacek Saryusz-Wolski (Parti populaire européen) qui a rassemblé les signatures de 82 autres membres de l’assemblée. Le Parlement européen a déjà exprimé son soutien à M. Bialiatski dans une résolution du 15 septembre 2011. M. Bialiatski a également été nominé pour le prix Nobel de la paix.

M. Francis, le fondateur et directeur de l’organisation CLAAS (Centre for Legal Aid, Assistance and Settlement) qui défend les victimes de la loi pakistanaise contre le blasphème, a été nominé par le groupe des Conservateurs et Réformistes européens. Les accusations de blasphème donnent souvent lieu à des harcèlements, des menaces et des agressions. Plusieurs grands acteurs de la scène politique ont été assassinés pour leur opposition à cette loi.

Les trois représentants rwandais de l’opposition, qui ont tenté de mettre un terme aux scènes de violence en promouvant le dialogue et la réconciliation, ont été nominés par les eurodéputés espagnols Willy Meyer (Groupe de la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique), Rosa Estaràs (PPE), María Muñiz (Socialistes et Démocrates), Ana Miranda (Verts/ALE) et 37 autres eurodéputés. Les trois militants sont Victoire Ingabire Umuhoza, Déogratias Mushayidi et Bernard Ntaganda.

L’un des Iraniens nominés est Nasrin Sotoudeh, une avocate qui plaide en faveur des droits de l’Homme et qui représente des militants de l’opposition et des acteurs de la scène politique emprisonnés suite aux élections présidentielles contestées de juin 2009, ainsi que de jeunes délinquants qui risquent la peine de mort. Elle a été arrêtée en septembre 2010 pour propagande et conspiration mettant en péril la sécurité de l’Etat. Elle a été emprisonnée et placée en isolement.

L’autre nominé iranien est Jafar Panahi, un réalisateur, scénariste et monteur. Il a rencontré le succès à l’international en 1995 avec son premier long métrage, « Le Ballon blanc », qui a remporté la Caméra d’or lors du Festival de Cannes la même année.

Ils ont été nominés par l’eurodéputé espagnol José Ignacio Salafranca (PPE), l’eurodéputé allemand Elmar Brok (PPE) et 11 autres membres du Parlement.

Article traduit de l’anglais par Amandine Gillet

Lien vers l’article sur EurActiv : http://www.euractiv.com/fr/europe-est/les-pussy-riot-nominees-pour-le-news-514790

Condamnation des Pussy Riot : la Russie sous le feu des critiques

20 Août

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Les trois jeunes femmes, Nadezhda Tolokonnikova (22 ans), Maria Aliokhina (24 ans) et Ekaterina Samoutsevitch (30 ans) ont été condamnées vendredi (17 août) pour « hooliganisme » motivé par la haine religieuse après avoir chanté une chanson punk dans la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou. Lors de leur performance, les punkettes ont appelé la Vierge Marie à mettre Vladimir Poutine, le président russe, à la porte du pays.

En Bulgarie, le monument de l’armée soviétique a arboré un nouveau look vendredi : les sculptures des soldats russes se sont vu affubler de cagoules colorées, le signe distinctif adopté par le groupe punk. A Bruxelles, une centaine de manifestants se sont rassemblés devant la mission russe auprès de l’UE, mais ils ont dû s’éloigner du bâtiment pour rejoindre le trottoir en face de l’ambassade américaine.

Catherine Ashton, la haute responsable de l’Union européenne pour les affaires étrangères, a expliqué que la condamnation à deux ans de prison des trois femmes était « disproportionnée » par rapport au crime commis, un signe d’intimidation des militants de l’opposition dans le pays.

« Etant donné les signalements de mauvais traitements lors de la détention provisoire et les accusations d’irrégularités lors du procès, il [le verdict] remet en question le respect par la Russie de ses obligations internationales en matière de procédure judiciaire équitable, transparente et indépendante », a déclaré Mme Ashton.

« Cette affaire s’ajoute aux actes toujours plus nombreux d’intimidation politique et aux poursuites déjà entamées contre des militants de l’opposition en Fédération de Russie, une tendance qui inquiète de plus en plus l’Union européenne », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

La commissaire aux affaires intérieures, Cecilia Malmström, a écrit sur son profil Twitter : « Je suis très triste d’apprendre la condamnation des Pussy Riot. C’est totalement disproportionné ! »

A Washington, le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a été cité parReuters :  « Même si nous comprenons que le comportement du groupe a froissé certaines personnes, nous nous inquiétons sérieusement quant à la manière dont ces jeunes femmes ont été traitées par le système judiciaire russe. »

L’affaire des Pussy Riot, considérée comme un test sur la tolérance de M. Poutine vis-à-vis de ses opposants, ne fait qu’alimenter des tensions déjà vives dans les relations entre Moscou et les pays européens depuis leurs différends sur la façon de gérer la crise syrienne.

Des musiciens outrés

Les Pussy Riot ont été soutenues par des dizaines de musiciens célèbres, dont Paul McCartney, Madonna, les Red Hot Chili Peppers, Björk, Bryan Adams, Sting et Yoko Ono, entre autres.

Bryan Adams a écrit sur son compte Twitter : « Scandaleux […] Des chanteuses russes en prison pour s’être exprimées librement ? »

L’acteur du Seigneur des Anneaux, Elijah Wood, a quant à lui tweeté : « C’est une honte de voir que les Pussy Riot ont été condamnées, mais je ne suis pas surpris. »

En Russie, la société apparaît divisée sur la question. Des centaines d’intellectuels ont manifesté contre le verdict qui a été prononcé. L’ancien champion du monde d’échecs, Gary Kasparov, a même été placé en détention et aurait été battu pour avoir participé à une manifestation devant le tribunal.

Beaucoup de Russes considèrent toutefois cette condamnation comme un châtiment mérité pour avoir profané un endroit sacré et porté atteinte aux valeurs culturelles russes.

Article traduit de l’anglais par Amandine Gillet

Lien vers l’article sur EurActiv.com : http://www.euractiv.com/fr/europe-est/vladimir-poutine-montre-du-doigt-news-514344

Traduction des paroles de la chanson « кисья ересь » de БАРТО

8 Août

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Voici la traduction (j’ai fait de mon mieux….) des paroles de la chanson de Barto (БАРТО) : « кисья ересь » (ou les « chattes de l’hérésie »).

Il s’agit d’une chanson de l’opposition en soutien au groupe punk Pussy Riot dont trois membres sont actuellement jugées à Moscou.

Lien vers le clip : http://www.youtube.com/watch?v=oyMMqUzRa1A

Paroles en russe :

чёрная ряса золотые погоны
все прихожане ползут на поклоны
чтобы святейшего не оскорбить
женщинам нужно рожать и любить

глава кгб мой главный святой

всех недовольных пора под конвой
чтобы святейшего не оскорбить
женщинам нужно рожать и любить

срань
срань
срань господня
срань

к москве приближается старец варнава
другая война, war another
свет его виден издалека
взгляд мечет молнии в руке клюка
клюка-телескоп достаёт до афона
с функцией духовного микрофона
благодаря этой чудо-клюке
молитвы аукнутся аж на колыме
старец варнава спасался раньше

в келье на личном техасском ранчо
держался на щах и мочёной репе
возглавлял отдел православия в госдепе
чп в москве поломало все планы
срочный чартер через канары
в оптину пустунь а там уж пешком
крыть кисью ересь тугим словцом
варнава гремит на церковно славянском
анафемы так и летят из-под рясы
пусси райот хула основ

жечь на костре если хватит дров
апокалипсис распоясались бляди
кисья ересь чего это ради
кисья ересь за грехи наши
дай-ка им путин трёшечку возле параши

богородица дево
кесаря прогони
богородица дево
кесаря прогони

кисья ересь
кисья ересь

срань господня

Traduction en français :

Une soutane noire, des pattes dorées

Tous les paroissiens rampent

Pour ne pas offenser sa sainteté

Les femmes doivent enfanter et aimer

Le chef du KGB est mon principal saint

Tous ceux qui ne sont pas satisfaits de notre époque sont sous escorte

Pour ne pas offenser sa sainteté

Les femmes doivent enfanter et aimer

Horreur

Horreur

Horreur dominicale

Horreur

Le vieillard Barnabé approche de Moscou

Une autre guerre, war another

Son aura se voit de loin

Son regard jette des éclairs, il a un bâton dans la main

Son bâton va jusqu’au mont Athos

Il a un transmetteur spirituel

Grâce à son super bâton

Il crie ses prières sur la Kolyma

Le vieillard Barnabé s’en est déjà tiré par le passé

Dans sa cellule aux allures de ranch texan

Il a tenu grâce à du chtchi et à des navets

Il a dirigé les croyants orthodoxes

A Moscou, tous ses plans se sont écroulés

Un charter vers les Canaries

Au monastère d’Optina, on peut même y aller à pied

Maudire les chattes de l’hérésie

Barnabé gronde les Slaves religieux

Des anathèmes sortent de sa soutane

Les Pussy Riot ont encore bravé les principes

Il faut les brûler sur le bûcher s’il y a assez de bois

Les putains ont dépassé les bornes

Les chattes de l’hérésie se réjouissent

Elles se réjouissent de nos péchés

Elles ont foutu Poutine dans la merde

Sainte Marie

Chasse notreCésar

Sainte Marie

Chasse notre César

Les chattes de l’hérésie

Les chattes de l’hérésie

Horreur dominicale

Le gardien de la cathédrale n’a pas pu travailler pendant deux mois après l’action des Pussy Riot

31 Juil

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Le procès des membres du groupe punk Pussy Riot se poursuit au tribunal Khamovnichesky de Moscou. Nadezhda Tolokonnikova, Maria Alehina et Ekaterina Samoutsevitch sont accusées de houliganisme dans la cathédrale du Christ-Sauveur de la capitale. En ce moment, ce sont les victimes qui sont écoutées. L’une d’entre elles, le gardien de la cathédrale, Sergueï Beloglazov, a déclaré qu’en raison de la performance des jeunes filles, il n’avait pu se rendre à son travail pendant deux mois. Il n’a toutefois pas souhaité blâmer les punkettes.

« En dix ans, je n’ai jamais rien vu de tel dans la cathédrale. J’ai été stupéfait », a expliqué M. Beloglazov au tribunal. Il a raconté qu’il avait accouru aux cris des employés et qu’il avait tenté de faire sortir les jeunes filles. Selon lui, il s’agit d’une action offensante qui a découragé les fidèles de la cathédrale. « A cause de cela, je n’ai pas pu aller travailler pendant deux mois », a-t-il affirmé.

Il a toutefois tenu à préciser qu’il ne blâmait pas les membres du groupe Pussy Riot. « En tant que croyant, je suis prêt à leur accorder mon pardon, je ne leur en veux pas. Je pense qu’elles ne savaient pas ce qu’elles faisaient », a expliqué M. Beloglazov. Il a affirmé que son but n’était pas que leur punition soit des plus sévères. Il a laissé à la Cour le soin de déterminer la peine qu’elle jugerait opportune. Il a en outre renoncé à demander un dédommagement matériel, a rapporté Interfax.

Selon les conclusions de l’enquête, les jeunes filles ont mené cette action par haine de la religion et de la communauté que représentent les croyants orthodoxes. Le Code pénal russe prévoit une peine maximale de sept ans de prison pour ce type d’actes.

Les inculpées ne sont toutefois pas d’accord avec la description de leurs actes. Elles martèlent que les motivations de leur action étaient uniquement politiques et qu’elles n’éprouvent aucune haine pour la religion. Les punkettes se sont par ailleurs excusées et ont reconnu que leur action avait pu froisser la sensibilité des croyants. « Notre refus de plaider coupable [pour houliganisme] ne signifie pas que nous ne sommes pas prêtes à nous expliquer et que nous ne reconnaissons pas notre erreur. Notre erreur a été de jouer ce genre de musique dans une cathédrale et si quelqu’un s’en est trouvé offusqué, je suis prête à reconnaître que nous avons commis une faute éthique », a déclaré Mme Tolokonnikova au nom des autres membres du groupe. Elle a ajouté que l’erreur de son groupe était d’ordre moral et non pénal.

Fin février 2012, cinq jeunes filles affublées de déguisements et de masques sont entrées dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou pour y donner un concert clandestin qu’elles ont elles-mêmes qualifié de « punk religieux ». Leur action s’est résumée à des danses et des chansons plutôt énergiques dans lesquelles elles ont insulté le patriarche Kirill et le candidat à la présidentielle d’alors, Vladimir Poutine. Lorsque la sécurité de la cathédrale a tenté de mettre la main sur les jeunes filles, celles-ci ont tenté de fuir. Par la suite, les Pussy Riot ont reconnu être les auteurs de cette action.

Article traduit du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’original : http://www.vesti.ru/doc.html?id=863087&863087

Les Pussy Riot se sont excusées auprès des croyants

31 Juil

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Les membres du groupe punk Pussy Riot ont refusé de plaider coupables pour des faits de houliganisme dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou, mais elles ont tenu à s’excuser auprès des croyants orthodoxes. Leur intention n’était pas de les offusquer, a rapporté l’agence d’information des tribunaux russes.
Le procureur a émis la possibilité d’interrompre la retransmission en direct du procès. L’avocate des jeunes filles, Violetta Volkova, a donc décidé de lire le discours qu’elles avaient prévu avant la lecture de l’acte de mise en accusation, tant que la retransmission sur Internet était toujours de vigueur.

Les trois femmes ont affirmé que leurs actes ne tombaient pas sous l’acte 213 du Code pénal (houliganisme) et qu’une amende administrative serait la peine maximale qui devrait leur être infligée.

Nadezhda Tolokonnikova a souligné que ses actes ne revêtaient qu’une signification politique et artistique et ne visaient pas à blesser les croyants. « Nous avons commis une faute éthique en faisant une prestation punk dans une cathédrale. Mais nous ne pensions pas que cela constituerait un outrage », peut-on lire dans le discours de Mme Tolokonnikova.

Elle a souligné que le groupe existait depuis 2011 et que leurs concerts avaient toujours été empreints d’humour et d’ironie. Les jeunes femmes n’avaient aucunement l’intention de froisser la population.

Pour rappel, fin février, cinq femmes masquées se sont rendues dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou, ont grimpé sur l’autel, ce qui est interdit, et ont chanté des chansons punk. La vidéo de leur prestation a été diffusée sur Internet et a fait le tour du monde.

Trois auteurs présumées des faits, Nadezhda Tolokonnikova, Maria Alehina et Ekaterina Samoutsevitch, ont été arrêtées. Elles sont accusées de houliganisme et risquent jusqu’à sept ans de prison.

Selon le procureur, les membres du groupe Pussy Riot « ont porté atteinte aux valeurs du culte chrétien », « se sont attaquées au caractère sacré de l’Eglise » et « ont blasphémé l’Eglise orthodoxe russe ». Les jeunes femmes et leurs complices ont entonné des chansons « aux paroles choquantes et blasphématoires pour les orthodoxes », a martelé le procureur général.

Article traduit du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’article original : http://www.kommersant.ru/news/1991611

Les traductions sur les panneaux routiers de Vladivostok seront bientôt corrigées

25 Juil

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L’administration de Vladivostok a commencé à corriger ses panneaux routiers en amont du prochain sommet de la CEAP (Coopération économique Asie-Pacifique) en 2012. Des photographies de panneaux avec de mauvaises traductions en anglais circulent depuis peu sur Internet. La mairie a précisé que les traductions avaient été réalisées par une société moscovite, mais elle a promis de corriger les erreurs dès qu’elles auraient été toutes identifiées.

Les photographies de panneaux routiers qui ont été mises en ligne il y a quelques jours ont été prises au centre de Vladivostok. L’une d’entre elles montre un panneau censé indiquer l’emplacement du théâtre académique de Gorki. En anglais, cela donne : « Academic Theater of the name of M. Gorkogo » (Ndt : une traduction de type Google Translate ne prenant pas en compte les particularités grammaticales de la langue russe). Ce type d’erreurs se retrouve sur d’autres panneaux du genre.

Vladivostok se prépare au sommet de la CEAP

Les corrections coûteront jusqu’à cinq fois plus cher que les coûts initiaux…

Ces photos sont rapidement devenues très populaires sur la toile russe. Vendredi, le maire de Vladivostok a promis de corriger tous les panneaux. « L’administration communale a commencé à corriger les erreurs après en avoir été informée par des citoyens et les médias locaux », a déclaré la mairie. « Un courrier a en outre été envoyé à l’entreprise moscovite SK Region qui s’était occupée de la traduction des textes. » Selon le représentant de la mairie, pour l’instant, l’entreprise responsable et des spécialistes de la mairie tentent de déterminer où sont situées les erreurs et s’il est possible de les corriger directement sur les panneaux. « Une étude est en cours », a souligné la mairie. « Tous les panneaux ne sont pas concernés. Il faut donc déterminer quels seront les panneaux à corriger. Il est important de savoir aussi quelles sont les signalisations soumises aux normes russes. Ensuite, nous procèderons aux corrections. »

La mairie de Vladivostok a par ailleurs déjà prévu de traduire en anglais les panneaux d’autobus situés aux 227 arrêts de transports publics. « L’administration communale a décidé de traduire tous ces panneaux en anglais. Cette fois, les traducteurs engagés pour cette tâche feront partie d’une agence internationale. A partir du mois d’août, des tableaux électroniques seront installés dans neuf stations de transport. Grâce à ce dispositif, les habitants et les visiteurs pourront recevoir des informations sur les horaires », peut-on lire sur le site Internet de la ville.

Ivan Bouranov – Article traduit du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’article original : http://www.kommersant.ru/doc/1984200

La langue russe source de conflits en Ukraine

5 Juil

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La police a eu recours à des gaz lacrymogènes et a utilisé des matraques pour disperser des centaines de manifestants à Kiev hier (4 juillet). Le président du parlement ukrainien a déposé sa démission après avoir fait passer une loi qui renforcera le statut de la langue russe dans cette ancienne république soviétique.

Les manifestants, menés par les membres de l’opposition au parlement qui défendent le statut de la langue ukrainienne comme seule langue officielle, se sont rassemblés devant le bâtiment où le président, Viktor Ianoukovitch, devait s’exprimer lors d’une conférence de presse.

La chambre a approuvé ce projet de loi sur les langues mardi, quelques minutes après que cette proposition surprise a été soumise par un député pro-Ianoukovitch, ce qui n’a laissé que peu de temps aux opposants pour se retourner et a déclenché des échauffourées au parlement et dans les rues.

« Nous sommes des millions et ils ne peuvent pas prétendre que rien ne s’est passé », a déclaré Vitali Klitschko, le champion de boxe poids lourd qui a fondé son propre parti de l’opposition, Oudar (coup) et a pris part à la manifestation.

M. Ianoukovitch avait prévu de faire une déclaration pour couronner la fin du tournoi de football de l’Euro 2012, mais les manifestants l’ont exhorté à opposer son veto au projet de loi soumis par son propre Parti des régions dans la majorité.

M. Ianoukovitch a annulé la conférence de presse et convoqué en urgence les dirigeants des principaux partis, ainsi que le président du parlement, Vladimir Litvine, qui avait réclamé que le projet de loi soit amendé et a donc remis sa démission en raison de la manière dont le texte a été voté.

Le président a par la suite annoncé que l’Ukraine pourrait organiser des élections législatives anticipées si la crise à la chambre perdurait.

Sur son site Internet, le Parlement a fait savoir que Mykola Tomenko, vice-président de l’assemblée, avait lui aussi démissionné. M. Tomenko est membre du parti BYuT de l’ancienne première ministre, Ioulia Timochenko, actuellement en prison.

Tactique électorale

Ce projet de loi reconnaîtrait le russe comme une langue régionale dans les zones où une grande partie de la population a le russe comme langue maternelle, ce qui permettrait son utilisation dans les services publics.

Les opposants au texte affirment qu’il a été introduit par le parti de M. Ianoukovitch pour récupérer des électeurs russophones désenchantés en amont des élections législatives d’octobre.

Les partis de l’opposition et des millions d’ukrainophones considèrent ce projet de loi comme une menace potentielle pour la souveraineté ukrainienne et ses 20 ans d’indépendance depuis sa séparation de l’Union soviétique.

D’autres manifestations sont prévues dans le pays, a annoncé le parti Batkivshchyna. De nombreux manifestants sont d’ailleurs restés dans les rues du centre de Kiev jusque tard dans la nuit.

EurActiv avec Reuters – traduit de l’anglais par Amandine Gillet

La police renforce la sécurité en vue de l’audition des Pussy Riot

4 Juil

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La police a renforcé les mesures de sécurité aux abords du tribunal Tagansky de Moscou, où sera organisée l’audition des membres du groupe Pussy Riot. Les jeunes femmes sont accusées de houliganisme dans la cathédrale du Christ-Sauveur de la capitale russe. Aujourd’hui, le tribunal examinera une requête introduite par les avocats du groupe. Ils affirment en effet ne pas avoir disposé de suffisamment de temps pour étudier le dossier.

Aujourd’hui, aux alentours du bâtiment du tribunal, des représentants des services judiciaires fédéraux, plus de dix policiers et quelques véhicules de police sont en poste. Les voitures stationnées aux abords du tribunal ont été évacuées.

Les membres du groupe Pussy Riot sont donc accusées de houliganisme. Pour rappel, selon la version des enquêteurs, le 21 février dernier, cinq jeunes femmes masquées se sont introduites dans la cathédrale du Christ-Sauveur et ont commencé à hurler des insultes à l’encontre des hommes d’Eglise et des croyants. Trois auteurs présumées des faits, Nadezhda Tolokonnikova, Maria Alehina et Ekaterina Samoutsevitch, ont été arrêtées conformément à l’article 213 du Code pénal russe et risquent jusqu’à sept ans de prison.

Une requête avait déjà été déposée précédemment auprès du tribunal de Tagansky afin qu’un délai soit accordé pour l’examen du dossier par la défense.

Article traduit du russe par Amandine Gillet

L’Ukraine envisage d’organiser des élections législatives anticipées

4 Juil

Selon RIA Novosti, le président du pays, Viktor Ianoukovitch, n’exclurait pas cette possibilité. Selon lui, il ne serait pas exclu que la crise politique que vit le pays depuis l’introduction d’une nouvelle loi sur les langues puisse se régler ainsi. Les services de presse du chef du gouvernement ont fait savoir que c’était ce que M. Ianoukovitch avait déclaré au chef du parlement mercredi.

La veille, la Verkhovna Rada [le parlement ukrainien] avait approuvé un projet de loi qui tend à accroître l’influence de la langue russe dans le pays. Si ce texte est signé par le président ukrainien, le russe se verra octroyer le statut de langue régionale où elle est la langue maternelle d’au moins 10 % de la population. Treize régions ukrainiennes sur 27 seraient donc concernées. L’approbation du projet de loi par le parlement a déclenché de nombreuses protestations sur la scène politique. Le président et le vice-président de la Rada, Vladimir Litvin et Nicolaï Tomenko, ont d’ailleurs présenté leur démission.

Article traduit du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’article original : http://www.rg.ru/2012/07/04/vibori-anons.html

Augmentation des bourses étudiantes en Russie

2 Juil

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Crédit photo : Mr.LeTof

(http://bit.ly/mrletof_photo_russie)

Le premier ministre de la Fédération de Russie, Dmitri Medvedev, a signé un décret grâce auquel les étudiants pourront bénéficier d’une augmentation de leur bourse. Les bourses passeraient donc de 5000 à 6300 roubles. Cette bonne nouvelle ne concerne toutefois pas tous les universitaires. Seuls les étudiants dans le besoin sont concernés.

« Ce n’est pas fantastique, mais c’est une augmentation tout de même », a déclaré Dmitri Medvedev. Des débats animés entourent cette question, surtout en ce qui concerne le montant très peu élevé de ces bourses. Si par le passé, une bourse suffisait pour se nourrir, aujourd’hui, elle ne couvre que les transports et quelques tickets de cinéma. Mais la Russie refuse d’abandonner ce système. Le gouvernement a même décidé d’augmenter la somme d’argent versée aux boursiers.

Le ministre de l’enseignement et des sciences, Dmitri Livanov, également recteur de l’université nationale des technologies et des sciences (MISIS), a expliqué à Novaya Gazeta que les bourses pour les bacheliers devraient être d’au moins 10 000 roubles. Nous en sommes encore loin, mais le montant des bourses augmente petit à petit.

Dès cette année, 3000 bourses de 7000 roubles seront accordées par le président aux étudiants et doctorants qui sont dans leur année de spécialisation. Le gouvernement accordera quant à lui 5000 bourses de 5000 roubles. Les bourses ordinaires augmenteront également, notamment pour les doctorants. Il est stipulé dans le nouveau projet de loi sur l’enseignement que le montant des bourses ne sera pas inférieur à la moitié du salaire minimum pour les étudiants et qu’elles seront équivalentes à ce salaire pour les doctorants. Un étudiant de l’enseignement supérieur recevra au minimum 6000 roubles, et un doctorant, 12 000 roubles.

Quelque 135 millions de roubles seront débloqués à cette fin en 2012 et 255 millions en 2013. Pour bénéficier d’une bourse, les étudiants doivent passer un concours. Notons toutefois que les bourses sont accordées aux étudiants et doctorants dont les études font partie des domaines considérés comme prioritaires pour la modernisation de l’économie russe. Il faut également avoir moins de 35 ans et être de nationalité russe.

Article traduit du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’article original : http://www.rg.ru/2012/07/02/stipendia-site.html

500 roubles d’amende pour avoir exposé des icônes à l’effigie des Pussy Riot

11 Juin

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La Justice de Paix de la région de Zheleznodorozhni à Novossibirsk a condamné l’artiste Artiom Loskoutov, connu comme l’organisateur des manifestations du mouvement « Monstratsia », à une amende pour outrage aux valeurs religieuses. Selon le parquet, il aurait placé dans des panneaux lumineux des portraits des membres du groupe punk Pussy Riot ressemblant à des icônes orthodoxes. M. Loskoutov, qui a déclaré que ses empreintes retrouvées sur ces panneaux publicitaires n’avaient pas la forme d’une main humaine, a dû payer une amende de 500 roubles.

Selon le parquet de Novossibirsk, le Code administratif de la Fédération de Russie prévoit une amende pouvant aller jusqu’à 1000 roubles pour les infractions à la législation sur la liberté de conscience, la liberté des cultes et les croyances religieuses. Comme le démontrent les preuves rassemblées par le procureur, le 11 mars dernier, trois panneaux publicitaires lumineux ont été installés dans les rues du centre de Novossibirsk avec des portraits des membres du groupe punk Pussy Riot représentées comme des icônes orthodoxes. Un de ces panneaux montrait une femme en manteau rouge et pèlerine violette portant un bébé avec l’inscription СВБД ПСРТ (qui signifie « liberté aux Pussy Riot »). Pour rappel, trois membres du groupe Pussy Riot ont été arrêtées et risquent jusqu’à sept ans de prison pour avoir fait irruption dans l’église du Saint Sauveur de Moscou. Les panneaux publicitaires ont été enlevés, mais ils ont eu le temps de susciter l’indignation de la communauté orthodoxe, ce qui a mené à une enquête. Les empreintes de l’artiste Artiom Loskoutov ont été retrouvées sur les panneaux et des photos de son oeuvre ont été publiées sur son blog.

Une oeuvre qui ne plait pas aux croyantsL’un des panneaux a particulièrement mis les croyants en rogne : celui représentant la crucifixion d’un des membres du groupe Pussy Riot…

M. Loskoutov a affirmé ne pas être responsable de l’exposition de ces portraits et que les empreintes relevées n’avaient « pas la forme d’une main humaine ». L’artiste a toutefois reconnu au tribunal qu’il était l’auteur des portraits des membres du groupe. Le tribunal l’a donc condamné à une amende de 500 roubles. Les organisations orthodoxes ont réclamé que M. Loskoutov soit accusé de houliganisme, mais le procureur ne les a pas suivis sur cette voie.

Alexandre Boronov, article traduit du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’article original : http://www.kommersant.ru/doc/1955506

La Russie s’inquiète du statut de la langue russe à l’étranger

6 Juin

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Les parlementaires ont examiné et décidé de tenir compte d’un projet de déclaration de la chambre sur la situation de la langue russe dans les pays où vivent des Russes.

« La garantie de pouvoir utiliser librement la langue russe dans les pays où vivent certains de nos compatriotes revêt une importance capitale sur le plan politique pour le développement du processus d’intégration, le renforcement de la position de la Russie dans l’économie mondiale, sur les scènes politique, culturelle et scientifique internationales, pour la diffusion du savoir, ainsi que l’amélioration du sentiment général envers la Fédération de Russie », peut-on lire dans ce projet de déclaration, cité par Interfax Ukraine.

« Concernant la célébration de la Journée de la langue russe, les députés de la Douma d’Etat ont exprimé leur inquiétude quant à la relation qu’entretient la population avec sa langue et son statut à l’étranger. Ils estiment qu’il est opportun d’attirer l’attention du gouvernement de la Fédération de Russie, des organes du pouvoir dans les sujets de la Fédération et de toute la société russe sur la nécessité d’appliquer à la lettre la législation sur la langue russe, de soutenir, protéger et diffuser la langue et de renforcer sa présence sur la scène mondiale », peut-on lire dans ce document.

Selon les auteurs du texte, « il est primordial que l’Etat et la société russe accordent la plus grande importance à leur langue ». « Sans estime de la langue russe, il ne peut y avoir d’estime de la Russie », martèlent-ils.

Selon ce document, « il est nécessaire de systématiquement prendre des mesures pour renforcer la présence du russe dans le monde, faciliter son enseignement, son utilisation pratique et dans les textes scientifiques, ainsi que la popularité des sciences, de la culture et de l’enseignement russes ».

Hier, le parlement ukrainien a adopté en première lecture un projet de loi sur « les principes de la politique linguistique nationale » qui reconnaît le russe comme une langue officielle. Deux cent trente-quatre députés ont voté en faveur de ce texte.

Lien vers l’article original : http://glavred.info/archive/2012/06/06/115032-13.html

Article traduit du russe par Amandine Gillet

Le succès des grands-mères de Bouranovo pourrait attirer les touristes dans leur village

1 Juin

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Ijevsk, 21 mai – RIA Novosti. Le succès du groupe des « grands-mères de Bouranovo » au concours de l’Eurovision 2012 pourrait entraîner une recrudescence de l’activité touristique dans leur village natal. C’est ce qu’à déclaré à la presse le président de la république d’Oudmourtie, Alexandre Volkov.

Selon lui, l’intérêt que suscitent leur vie et leur œuvre dans le monde pourrait faire venir des flux de touristes dans le village d’origine de ces grands-mères pas comme les autres.

« Il faut aller voir les grands-mères de Bouranovo, il faut pouvoir nourrir les gens et il faut réparer le plancher au cas où ils se rendraient à la maison de la culture. Suite au succès des grands-mères, le village de Bouranovo a été confronté à un certain nombre de questions et nous aurons besoin de moyens financiers pour y répondre, ce que nous ferons », a affirmé M. Volkov.

Il a souligné que sa république avait déjà été couronnée de succès dans des projets similaires. Il a cité en exemple le musée à ciel ouvert de « Loudorvaï », où sont reconstituées des habitations oudmourtes du XIXe siècle.

« Nous avons choisi le bon filon (l’ethno-tourisme), mais il faudra cinq à dix ans avant que le musée soit connu, chaque année, nous progressons », a ajouté le président de l’Oudmourtie.

Le gouvernement de la région a dévoilé le 2 avril dernier son programme pour le développement touristique de la république à l’horizon 2018.  Le principal objectif de ce programme est de rassembler les conditions idéales pour l’émergence d’un réel secteur touristique compétitif sur le territoire de l’Oudmourtie.

Selon le gouvernement régional, 350 millions de roubles seront nécessaires pour mener à bien ce projet. Soixante-dix millions de roubles seront tirés du budget de la république et 280 millions de fonds extrabudgétaires.

Les grands-mères de Bouranovo ont été choisies par le public russe le 8 mai dernier lors des sélections nationales pour le concours de l’Eurovision 2012. Les téléspectateurs ont pu voter par SMS et par téléphone, mais elles ont également été choisies par un jury professionnel.  Elles ont obtenu 38,51 points et sont devenues les favorites du concours, tout comme l’ont été par le passé Dima Bilan et le groupe t.A.T.u.

Le groupe oudmourte avait alors interprété la chanson « Party for Everybody », dont la musique a été composée par son coproducteur, Viktor Drobich, et les paroles écrites par les grands-mères elles-mêmes. Le texte a été adapté en anglais par Mary Susan Applegate qui travaille notamment avec Modern Talking et Kylie Minogue.

Le concours international de l’Eurovision a eu lieu dans la capitale azerbaïdjanaise du 22 au 26 mai derniers, mais les baboushki n’ont malheureusement pas gagné.

Article traduit et adapté du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’article original : http://www.ria.ru/culture/20120521/654451980.html

Le russe bientôt langue officielle de l’Union européenne ?

13 Mai

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Les russophones de France souhaitent que la langue russe jouisse d’un statut officiel au sein de l’Union européenne. Quelques organisations russophones françaises prévoient de soumettre une « initiative citoyenne » à la Commission européenne, afin que le russe devienne l’une des langues officielles de l’Union.

L’Union des Russophones de France a déclaré dans un communiqué : « De nombreuses associations qui défendent la russophonie et estiment qu’il est nécessaire que la société européenne occidentale reconnaisse l’importance de l’Europe continentale ont décidé de déposer une « initiative citoyenne » auprès de la Commission européenne sur l’octroi à la langue russe du statut de langue officielle de l’Union européenne. »

« L’Union des Russophones de France » a rassemblé plusieurs organisations russophones en Europe au sein de la plateforme « Pourquoi l’Union européenne devrait considérer le russe comme l’une des langues européennes ? ». Cette plateforme se fonde sur sept principes et avance des arguments en faveur de la reconnaissance de la langue russe au sein de l’UE, explique Interfax.

Ces organisations estiment que le russe est une langue cruciale en Europe et qu’elle porte l’identité de la civilisation européenne. Elles sont convaincues que la langue russe permet à des citoyens de différentes nationalités de communiquer, y compris au sein de l’Union européenne, et que le russe est nécessaire au développement économique de l’Europe.

La Commission européenne a commencé à examiner les premières initiatives européenne en [avril] 2012. Une initiative citoyenne doit rassembler un million de signatures de citoyens de l’UE issus d’au moins sept Etats membres. Chaque pays a des quotas de signatures en fonction du nombre de députés européens. Pour la France, ce quota est de 54 000 signatures.

Cette initiatives doit donc émaner d’un citoyen de l’UE et non pas d’un citoyen de la Fédération de Russie. Tous les citoyens français peuvent signer cette pétition, qu’ils soient russophones ou non.

La pétition en question ne pourra être lancée que lorsque la Commission européenne aura donné son feu vert pour le rassemblement des signatures.

Une plateforme spéciale a d’ailleurs été créée sur Internet pour récolter les signatures.

Comme l’expliquait Aktualnie Kommentarii, l’idée de faire du russe une langue officielle de l’UE avait déjà émergé en 2011. Le chef du ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie a déclaré que le pouvoir russe devrait s’allier à cette cause.

Plusieurs républiques de l’ex-Union soviétique envisagent de rendre au russe son statut de langue officielle. Certaines l’ont déjà fait. Ainsi, en mars 2012, environ 50 % des Ukrainiens se sont exprimés en faveur d’un statut plus important pour la langue russe.

En novembre 2011, le ministre bélarussien de l’enseignement a demandé que l’on s’assure que les citoyens du pays maîtrisent le russe et le biélorusse dès l’enseignement secondaire de base.

En septembre de la même année, le Tadjikistan a modifié sa législation pour que le russe récupère son statut de langue de la communication internationale.

Les autorités de Talinn ont également exprimé le souhait de conserver le russe dans leurs programmes scolaires.

En 2010, la Finlande a envisagé d’introduire dans les écoles des cours de russe obligatoires.

Article traduit du russe par Amandine Gillet

Article source : http://actualcomment.ru/idea/1094

Les Pussy Riot, des prisonnières d’opinion

14 Avr

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L’organisation de défense des droits de l’Homme Amnesty International a qualifié de prisonnières d’opinion les membres du groupe punk Pussy Riot qui ont été incarcérées suite à l’action « Notre Mère, mettez Poutine dehors » dans la Cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou. Les militants des droits de l’Homme réclame la « libération immédiate et sans condition » des activistes du groupes qui ont été arrêtées.

Amnesty International réclame sur son site Internet la libération immédiate de Nadejda Tolokonnikova, de Maria Alekhina et d’Ekaterina Samoussevitch, toutes trois membres du groupe punk Pussy Riot.  Selon les militants d’Amnesty, lors de cette action dans la Cathédrale du Christ-Sauveur, les Pussy Riot « ont critiqué le dévouement et le soutien témoignés par certains représentants de l’Eglise orthodoxe au premier ministre, Vladimir Poutine ». « Même si les trois femmes arrêtées avaient pris part à cette action de protestation, la sévérité avec laquelle les autorités russes ont réagi – en procédant à des arrestations se fondant sur l’accusation grave de houliganisme – constituerait une réponse injuste à l’expression pacifique – bien que choquante pour beaucoup – de leurs convictions politiques. Elles seraient alors considérées comme des prisonnières d’opinion », a déclaré Amnesty International dans un communiqué.

« L’église n’est pas l’endroit idéal pour exprimer des revendications politiques »L’archevêque estonien, Andres Põder, n’est manifestement pas un grand fan des Pussy Riot…

Pour rappel, le 21 février dernier, cinq jeunes femmes masquées ont envahi l’ambon de la Cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou, dans laquelle il était interdit d’entrer, pour y donner un concert improvisé en scandant :  « Notre Mère, Sainte Marie, mettez Poutine dehors ». Leur action a duré moins d’une minute. Le 2 mars, les forces de police ont ouvert une enquête criminelle pour houliganisme. L’article de loi concerné prévoit jusqu’à sept ans de prison pour ce type de délit. Le 4 mars,  Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina ont été arrêtées pour être présentées devant le tribunal de Taganski le lendemain. Le 16 mars, ce fut au tour d’Ekaterina Samoussevitch, elle aussi membre du groupe, d’être arrêtée. L’action des Pussy Riot a suscité l’intérêt du public et a mené à une polarisation de l’opinion dans la société et dans les milieux orthodoxes. Le chef de l’Eglise orthodoxe de Russie et une bonne partie des croyants exigent que les trois féministes soient punies.  Le Patriarche de Moscou et de toute la Russie, Kirill, a qualifié leur action de persiflage et toute tentative de les défendre d’inadmissible. Quelques membres de la communauté orthodoxe ont toutefois demandé que le pardon soit accordé aux trois jeunes filles. Le Conseil interreligieux russe, qui rassemble les organismes orthodoxes, musulmans, bouddhistes et juifs, souhaite quant à lui que les Pussy Riot s’excusent publiquement, mais les membres du groupe s’y refusent. Les avocats du groupe punk ont décidé de porter le dossier de leurs clientes devant la Cour européenne des droits de l’Homme de Strasbourg.

D’après Amnesty International « même si l’action en question a été orchestrée pour choquer et s’il était entendu qu’elle risquait d’offenser, les militantes ont quitté la cathédrale quand cela leur a été demandé et n’ont causé aucune dégradation ».  Lioudmila Alekseeva, fondatrice du Groupe Moscou-Helsinki, a exprimé son soutien aux membres des Pussy Riot. Elle a affirmé qu’Amnesty International n’aurait pas porté autant d’attention à ce groupe punk « si on ne les avait pas considérées comme des ennemies publiques ». « C’est une affaire politique », a-t-elle martelé.

Alexandre Boronov, traduit du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’article original : http://kommersant.ru/doc/1908137?isSearch=True