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Condamnation des Pussy Riot : la Russie sous le feu des critiques

20 Août

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Les trois jeunes femmes, Nadezhda Tolokonnikova (22 ans), Maria Aliokhina (24 ans) et Ekaterina Samoutsevitch (30 ans) ont été condamnées vendredi (17 août) pour « hooliganisme » motivé par la haine religieuse après avoir chanté une chanson punk dans la cathédrale du Christ Sauveur de Moscou. Lors de leur performance, les punkettes ont appelé la Vierge Marie à mettre Vladimir Poutine, le président russe, à la porte du pays.

En Bulgarie, le monument de l’armée soviétique a arboré un nouveau look vendredi : les sculptures des soldats russes se sont vu affubler de cagoules colorées, le signe distinctif adopté par le groupe punk. A Bruxelles, une centaine de manifestants se sont rassemblés devant la mission russe auprès de l’UE, mais ils ont dû s’éloigner du bâtiment pour rejoindre le trottoir en face de l’ambassade américaine.

Catherine Ashton, la haute responsable de l’Union européenne pour les affaires étrangères, a expliqué que la condamnation à deux ans de prison des trois femmes était « disproportionnée » par rapport au crime commis, un signe d’intimidation des militants de l’opposition dans le pays.

« Etant donné les signalements de mauvais traitements lors de la détention provisoire et les accusations d’irrégularités lors du procès, il [le verdict] remet en question le respect par la Russie de ses obligations internationales en matière de procédure judiciaire équitable, transparente et indépendante », a déclaré Mme Ashton.

« Cette affaire s’ajoute aux actes toujours plus nombreux d’intimidation politique et aux poursuites déjà entamées contre des militants de l’opposition en Fédération de Russie, une tendance qui inquiète de plus en plus l’Union européenne », a-t-elle déclaré dans un communiqué.

La commissaire aux affaires intérieures, Cecilia Malmström, a écrit sur son profil Twitter : « Je suis très triste d’apprendre la condamnation des Pussy Riot. C’est totalement disproportionné ! »

A Washington, le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a été cité parReuters :  « Même si nous comprenons que le comportement du groupe a froissé certaines personnes, nous nous inquiétons sérieusement quant à la manière dont ces jeunes femmes ont été traitées par le système judiciaire russe. »

L’affaire des Pussy Riot, considérée comme un test sur la tolérance de M. Poutine vis-à-vis de ses opposants, ne fait qu’alimenter des tensions déjà vives dans les relations entre Moscou et les pays européens depuis leurs différends sur la façon de gérer la crise syrienne.

Des musiciens outrés

Les Pussy Riot ont été soutenues par des dizaines de musiciens célèbres, dont Paul McCartney, Madonna, les Red Hot Chili Peppers, Björk, Bryan Adams, Sting et Yoko Ono, entre autres.

Bryan Adams a écrit sur son compte Twitter : « Scandaleux […] Des chanteuses russes en prison pour s’être exprimées librement ? »

L’acteur du Seigneur des Anneaux, Elijah Wood, a quant à lui tweeté : « C’est une honte de voir que les Pussy Riot ont été condamnées, mais je ne suis pas surpris. »

En Russie, la société apparaît divisée sur la question. Des centaines d’intellectuels ont manifesté contre le verdict qui a été prononcé. L’ancien champion du monde d’échecs, Gary Kasparov, a même été placé en détention et aurait été battu pour avoir participé à une manifestation devant le tribunal.

Beaucoup de Russes considèrent toutefois cette condamnation comme un châtiment mérité pour avoir profané un endroit sacré et porté atteinte aux valeurs culturelles russes.

Article traduit de l’anglais par Amandine Gillet

Lien vers l’article sur EurActiv.com : http://www.euractiv.com/fr/europe-est/vladimir-poutine-montre-du-doigt-news-514344

Le gardien de la cathédrale n’a pas pu travailler pendant deux mois après l’action des Pussy Riot

31 Juil

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Le procès des membres du groupe punk Pussy Riot se poursuit au tribunal Khamovnichesky de Moscou. Nadezhda Tolokonnikova, Maria Alehina et Ekaterina Samoutsevitch sont accusées de houliganisme dans la cathédrale du Christ-Sauveur de la capitale. En ce moment, ce sont les victimes qui sont écoutées. L’une d’entre elles, le gardien de la cathédrale, Sergueï Beloglazov, a déclaré qu’en raison de la performance des jeunes filles, il n’avait pu se rendre à son travail pendant deux mois. Il n’a toutefois pas souhaité blâmer les punkettes.

« En dix ans, je n’ai jamais rien vu de tel dans la cathédrale. J’ai été stupéfait », a expliqué M. Beloglazov au tribunal. Il a raconté qu’il avait accouru aux cris des employés et qu’il avait tenté de faire sortir les jeunes filles. Selon lui, il s’agit d’une action offensante qui a découragé les fidèles de la cathédrale. « A cause de cela, je n’ai pas pu aller travailler pendant deux mois », a-t-il affirmé.

Il a toutefois tenu à préciser qu’il ne blâmait pas les membres du groupe Pussy Riot. « En tant que croyant, je suis prêt à leur accorder mon pardon, je ne leur en veux pas. Je pense qu’elles ne savaient pas ce qu’elles faisaient », a expliqué M. Beloglazov. Il a affirmé que son but n’était pas que leur punition soit des plus sévères. Il a laissé à la Cour le soin de déterminer la peine qu’elle jugerait opportune. Il a en outre renoncé à demander un dédommagement matériel, a rapporté Interfax.

Selon les conclusions de l’enquête, les jeunes filles ont mené cette action par haine de la religion et de la communauté que représentent les croyants orthodoxes. Le Code pénal russe prévoit une peine maximale de sept ans de prison pour ce type d’actes.

Les inculpées ne sont toutefois pas d’accord avec la description de leurs actes. Elles martèlent que les motivations de leur action étaient uniquement politiques et qu’elles n’éprouvent aucune haine pour la religion. Les punkettes se sont par ailleurs excusées et ont reconnu que leur action avait pu froisser la sensibilité des croyants. « Notre refus de plaider coupable [pour houliganisme] ne signifie pas que nous ne sommes pas prêtes à nous expliquer et que nous ne reconnaissons pas notre erreur. Notre erreur a été de jouer ce genre de musique dans une cathédrale et si quelqu’un s’en est trouvé offusqué, je suis prête à reconnaître que nous avons commis une faute éthique », a déclaré Mme Tolokonnikova au nom des autres membres du groupe. Elle a ajouté que l’erreur de son groupe était d’ordre moral et non pénal.

Fin février 2012, cinq jeunes filles affublées de déguisements et de masques sont entrées dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou pour y donner un concert clandestin qu’elles ont elles-mêmes qualifié de « punk religieux ». Leur action s’est résumée à des danses et des chansons plutôt énergiques dans lesquelles elles ont insulté le patriarche Kirill et le candidat à la présidentielle d’alors, Vladimir Poutine. Lorsque la sécurité de la cathédrale a tenté de mettre la main sur les jeunes filles, celles-ci ont tenté de fuir. Par la suite, les Pussy Riot ont reconnu être les auteurs de cette action.

Article traduit du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’original : http://www.vesti.ru/doc.html?id=863087&863087

Les Pussy Riot se sont excusées auprès des croyants

31 Juil

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Les membres du groupe punk Pussy Riot ont refusé de plaider coupables pour des faits de houliganisme dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou, mais elles ont tenu à s’excuser auprès des croyants orthodoxes. Leur intention n’était pas de les offusquer, a rapporté l’agence d’information des tribunaux russes.
Le procureur a émis la possibilité d’interrompre la retransmission en direct du procès. L’avocate des jeunes filles, Violetta Volkova, a donc décidé de lire le discours qu’elles avaient prévu avant la lecture de l’acte de mise en accusation, tant que la retransmission sur Internet était toujours de vigueur.

Les trois femmes ont affirmé que leurs actes ne tombaient pas sous l’acte 213 du Code pénal (houliganisme) et qu’une amende administrative serait la peine maximale qui devrait leur être infligée.

Nadezhda Tolokonnikova a souligné que ses actes ne revêtaient qu’une signification politique et artistique et ne visaient pas à blesser les croyants. « Nous avons commis une faute éthique en faisant une prestation punk dans une cathédrale. Mais nous ne pensions pas que cela constituerait un outrage », peut-on lire dans le discours de Mme Tolokonnikova.

Elle a souligné que le groupe existait depuis 2011 et que leurs concerts avaient toujours été empreints d’humour et d’ironie. Les jeunes femmes n’avaient aucunement l’intention de froisser la population.

Pour rappel, fin février, cinq femmes masquées se sont rendues dans la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou, ont grimpé sur l’autel, ce qui est interdit, et ont chanté des chansons punk. La vidéo de leur prestation a été diffusée sur Internet et a fait le tour du monde.

Trois auteurs présumées des faits, Nadezhda Tolokonnikova, Maria Alehina et Ekaterina Samoutsevitch, ont été arrêtées. Elles sont accusées de houliganisme et risquent jusqu’à sept ans de prison.

Selon le procureur, les membres du groupe Pussy Riot « ont porté atteinte aux valeurs du culte chrétien », « se sont attaquées au caractère sacré de l’Eglise » et « ont blasphémé l’Eglise orthodoxe russe ». Les jeunes femmes et leurs complices ont entonné des chansons « aux paroles choquantes et blasphématoires pour les orthodoxes », a martelé le procureur général.

Article traduit du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’article original : http://www.kommersant.ru/news/1991611

500 roubles d’amende pour avoir exposé des icônes à l’effigie des Pussy Riot

11 Juin

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La Justice de Paix de la région de Zheleznodorozhni à Novossibirsk a condamné l’artiste Artiom Loskoutov, connu comme l’organisateur des manifestations du mouvement « Monstratsia », à une amende pour outrage aux valeurs religieuses. Selon le parquet, il aurait placé dans des panneaux lumineux des portraits des membres du groupe punk Pussy Riot ressemblant à des icônes orthodoxes. M. Loskoutov, qui a déclaré que ses empreintes retrouvées sur ces panneaux publicitaires n’avaient pas la forme d’une main humaine, a dû payer une amende de 500 roubles.

Selon le parquet de Novossibirsk, le Code administratif de la Fédération de Russie prévoit une amende pouvant aller jusqu’à 1000 roubles pour les infractions à la législation sur la liberté de conscience, la liberté des cultes et les croyances religieuses. Comme le démontrent les preuves rassemblées par le procureur, le 11 mars dernier, trois panneaux publicitaires lumineux ont été installés dans les rues du centre de Novossibirsk avec des portraits des membres du groupe punk Pussy Riot représentées comme des icônes orthodoxes. Un de ces panneaux montrait une femme en manteau rouge et pèlerine violette portant un bébé avec l’inscription СВБД ПСРТ (qui signifie « liberté aux Pussy Riot »). Pour rappel, trois membres du groupe Pussy Riot ont été arrêtées et risquent jusqu’à sept ans de prison pour avoir fait irruption dans l’église du Saint Sauveur de Moscou. Les panneaux publicitaires ont été enlevés, mais ils ont eu le temps de susciter l’indignation de la communauté orthodoxe, ce qui a mené à une enquête. Les empreintes de l’artiste Artiom Loskoutov ont été retrouvées sur les panneaux et des photos de son oeuvre ont été publiées sur son blog.

Une oeuvre qui ne plait pas aux croyantsL’un des panneaux a particulièrement mis les croyants en rogne : celui représentant la crucifixion d’un des membres du groupe Pussy Riot…

M. Loskoutov a affirmé ne pas être responsable de l’exposition de ces portraits et que les empreintes relevées n’avaient « pas la forme d’une main humaine ». L’artiste a toutefois reconnu au tribunal qu’il était l’auteur des portraits des membres du groupe. Le tribunal l’a donc condamné à une amende de 500 roubles. Les organisations orthodoxes ont réclamé que M. Loskoutov soit accusé de houliganisme, mais le procureur ne les a pas suivis sur cette voie.

Alexandre Boronov, article traduit du russe par Amandine Gillet

Lien vers l’article original : http://www.kommersant.ru/doc/1955506